Fondation louis vuitton

La fondation d'entreprise Louis Vuitton, une vitrine de la politique de mécénat du groupe LVMH

Inauguré en 2014 par le président de la république François Hollande en présence de très nombreuses célébrités, la Fondation Louis Vuitton ardemment désirée par Bernard Arnault, son PDG, fait désormais partie intégrante du dynamisme culturel de la capitale.
Le groupe Louis Vuitton Moët Hennessy n'a pas attendu la création physique de ces bâtiments pour s'engager pleinement en faveur de la promotion de l'art et des artistes. Toutefois, le vaisseau de verre permet d'afficher concrètement les ambitions du généreux groupe d'entreprises dans le cœur de Paris.
Entre le moment du lancement du projet, en 2006, et l'inauguration du vaisseau en octobre 2014, de longs mois se sont écoulés au rythme des procédures judiciaires. Les riverains et les écologistes s'insurgent rapidement contre le principe même d'une construction de cette ampleur dans l'un des poumons de Paris. Le permis de construire est d'ailleurs annulé. Le projet va pourtant arriver à terme grâce à des interventions politiques qui lui donnent le statut "d'utilité publique". On peut donc dire que l'album de naissance de l'édifice a été mouvementé.
Le monument trône aujourd'hui fièrement dans l'écrin du Bois de Boulogne, à cheval entre les communes de Paris et de Neuilly-sur-Seine, sur le domaine public. Le président de la Fondation a en effet signé une convention d'occupation avec la ville de Paris pour une durée de 55 ans à compter de janvier 2007. Cela signifie qu'au delà de cette date, la parcelle d'un hectare et l'intégralité des constructions qui s'y trouvent deviendront propriétés municipales.

Un coup d'éclat sur le plan architectural

Bernard Arnault rencontre Frank Gehry, architecte de génie, en 2001. La légende veut que la genèse de la fondation Louis Vuitton remonte symboliquement à cette entrevue. L'architecte hyper-créatif griffonne alors un dessin devenu célèbre. Le concept, dès le départ, vise à donner l'illusion du mouvement... Il n'en faut pas plus pour le projet prenne corps.
Le pari est osé mais force est de constater que le défi a été relevé. Pour revivre, en accéléré, la construction cet édifice de 40 mètres de haut, prenez deux minutes pour regarder cette vidéo.
Pour suivre et s'adapter à l'imagination sans limites de Frank Gehry, les équipes en charge de la conception du bâtiment ont travaillé avec un logiciel 3D : Digital Project,mis au point par Gehry Technologies.

Une prouesse technique inégalée

Le défi technique est tel que des outils techniques ont été conçus spécialement pour réaliser cet ouvrage. Par exemple, le matériau nécessaire à la réalisation des quelques 13 000 m2 de verrière, en panneaux faits sur mesure, a été cuit dans un four spécifique imaginé uniquement pour répondre à cette commande particulière. Le résultat est optimal puisque ces douze gigantesques voiles translucides aux reflets changeants sont devenues les symboles de la fondation.
En plus des défis architecturaux, la cahier des charges des 700 ouvriers et des dizaines d'ingénieurs qui ont planché sur cet ouvrage unique au monde s'articule autour d'un axe environnemental. Le site naturel a été étudié à la loupe et préservé au maximum, pour que l'impact culturel ne se fasse pas au détriment de l'environnement. De plus, l'enjeu écologique est également mis en valeur dans la gestion des énergies et des ressources, notamment en eau. Le bassin aquatique intégré au monument et qui offre une cascade vertigineuse est conçu pour éviter tout gaspillage.
Au bout du compte, plus de trente brevets ont été déposés au cours des mois de chantier et des coûts supplémentaires se sont rapidement ajoutés au budget prévisionnel de 100 millions d'euros. Actuellement, le coût réel de la construction de la fondation n'a pas été communiqué. Certaines sources avancent la somme de 800 000 millions. L'affaire est à suivre et fera grand bruit à n'en pas douter...

Quelles sont les missions de la Fondation Louis Vuitton ?

Rendre l'art et la culture accessibles à tous

Maître mot de Bernard Arnault et de sa directrice artistique Suzanne Pagé, l'accessibilité est le fer de lance de la fondation. Ce musée d'art contemporain dispose de 11 galeries réparties sur trois niveaux et de nombreux espaces d'échanges transdisciplinaires et pluriculturels. Pour accéder à l'ensemble des expositions et des collections de la fondation, il faut débourser au maximum 9 euros (tarif plein). Les moins de 26 ans, les étudiants et les enseignants par exemple ne paient que 4 euros, ce qui est plus qu'attractif. Pour se mettre encore plus à la portée du grand public, une navette électrique permet de relier la place de l’Étoile au vaisseau du Bois de Boulogne pour la modique somme de 2 euros.

Promouvoir la création artistique actuelle

En plus des espaces dévolus à l'exposition des œuvres, la fondation s'est dotée d'un auditorium dernier cri en terme d'acoustique. Cette salle est modulable en fonction des manifestations proposées et peut accueillir 1000 spectateurs debout. Voilà la lieu idéal pour faire émerger les talents musicaux de demain. Ainsi, dans le cadre du cycle "Piano nouvelle génération" qui a déjà ses adeptes, le groupe LVMH assure une programmation de très grande qualité où se succèdent les pianistes de génie de la scène internationale. A titre d'exemple, sur le premier semestre 2019, quatre prodiges venus du monde entier s'y produiront devant pas moins de 300 spectateurs assis. Alexander Malofeev, pianiste russe de 18 ans inaugure l'année 2019. Il sera suivi en février du suisse de 21 ans Albert Cano Smit, en mars de Eric Lu, prodige américain de 22 ans, et en mai du jeune français Jean-Paul Gasparian qui a tout juste 24 ans. Tous ces jeunes renouvellent l'approche de la musique classique et le regard du public sur celle à qui ils entendent donner un coup de jeune.